J'ai un truc à vous avouer : j'ai depuis toujours des tendances un peu… moralisatrices.
Quand je vois quelque chose qui “ne va pas” chez quelqu'un, j'ai tout de suite envie de “trouver la solution”.
C'est ainsi que…
… j'ai saoulé un ami à toutes heures de la journée au collège pour qu'il arrête de fumer.
… j'ai sévèrement jugé mon frère quand il revenait fifelou à la maison.
… j'explique à toute personne qui veut m'écouter comment “être en bonne santé".
… j'ai eu envie de sauver toutes les personnes en dépression qui ont été autour de moi. Car “c'est trop dommage de ne pas profiter de la vie, qui est si courte."
… j'ai envie de remonter le moral direct à une personne qui ne se sent pas bien.
…
Je fais, bien entendu, la même chose avec moi (parce ouais, ça va de pair). J'ai pu me dire que…
… ce n'était pas normal de dépenser autant d'argent que je le faisais.
… j'étais beaucoup trop émotive. Que je devais trouver des manières de gérer mes émotions.
… je devrais arrêter de vouloir à tous prix être en couple. Sois heureuse célibataire, bon sang !
… je DEVRAIS m'aimer plus.
… je devrais m'organiser différemment pour avoir plus de résultats.
(bon, je m'arrête là, car la liste est sans fin )
Vous voyez le leitmotiv qui revient dans tout ce que j'ai partagé plus haut ?
Quand on cherche tout de suite à trouver des solutions pour soi-même ou pour les autres, le message subliminal est en fait : CE QUE TU FAIS / RESSENS EST MAUVAIS / ANORMAL. TROUVONS L'ANTIDOTE TOUT DE SUITE !
C'est ce qui se cache derrière tous les “IL FAUDRAIT" et autres “JE DEVRAIS".
Et vous savez quoi ? Même s'ils viennent parfois avec de bonnes intentions, ces mots nous tuent à petits feux.
Ces injonctions nous poussent à penser que plein de choses “clochent” chez nous.
Et penser que quelque chose cloche chez nous n'est JAMAIS un bon point de départ vers un changement désiré.
Prenez mon désespoir de ne pas être en couple, par exemple. Je me disais que “j'avais tout pour être heureuse” et que “je ne devrais pas être si triste de ne pas être en couple. Que je "ne devrais pas perdre autant de temps avec des mecs qui me faisaient du mal."
Bref, je m'auto-blâmais big time. Jusqu'au jour où je me suis demandé… : “Ça ressemble à quoi, de ressentir du désespoir par rapport à ta vie amoureuse ? Comment tu te sens ?”
Je me suis répondu : “J'ai l'impression que je rate quelque chose d'important. Si je mourais demain sans avoir connu l'Amour, ma vie n'aurait pas été complète.”
Mmmm, intéressant. Quel genre de personne a ce type de pensées ?
→ Quelqu'un qui a envie de ne rien manquer. Quelqu'un qui a envie de vivre une vie extraordinaire, de croquer la vie à pleines dents. Quelqu'un qui a conscience que la vie est courte. Quelqu'un qui est plein·e d'amour, aussi.
En me coupant de ce désespoir, je me coupais aussi de son message. Je me coupais de cette envie de vivre, de cette rage de vivre. Et de tout l'amour que j'avais à donner.
Cela veut-il dire que rester avec des mecs pas bons pour moi ou me morfondre des jours durant en pensant à l'Aaaamour était la bonne solution ? Peut-être pas… Mais en tous cas, une certaine INTELLIGENCE se cachait dans ces comportements et dans ces émotions.
Et si l'on déconsidère cette intelligence, il est impossible de trouver d'autres solutions durables.
J'ai accepté que j'avais très envie d'être en couple. Et que j'en avais le droit. Et en même temps, j'ai mis en place des choses qui faisaient écho à cette envie de croquer la vie à pleines dents et de répandre l'amour. J'ai été vers une voie pro qui me correspond, j'ai voyagé*… J'ai été vers cette vie extraordinaire (selon mes termes ;)).
Ce que je vous dis là est valable pour toutes les habitudes qui nous font du mal.
Vous fumez ? Vous avez tendance à boire jusqu'à vous sentir malade ? À manger à en avoir mal au bide ? À scroller des heures durant sur votre téléphone et à remettre ce qui vous tient + à coeur à “plus tard” ?
Cessez de vous blâmer pour ces habitudes, regardez-les avec délicatesse et commencez à vous poser ces questions :
Que vous apporte cette habitude ? Comment vous sentez-vous quand vous y allez à fond ?
Quels sont les désirs, les besoins qui se cachent derrière ces gestes ?
Si vous avez envie de changer ces habitudes : comment répondre à ces besoins et gestes différemment ?
Et faites de même avec vos proches. Testez de laisser tomber les injonctions et posez-leur des questions. Intéressez-vous à leur expérience. Intéressez-vous à leur manière de voir la vie, qui est différente de la vôtre Célébrons la diversité, à l'intérieur et autour de nous <3
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