La semaine dernière, j'ai ramassé de gros tas de feuilles mortes dans le jardin de mes parents.
J'ai trouvé ce geste très symbolique.
J'étais en train de ramasser le mort pour laisser davantage de place au vivant. Le printemps, quoi
J'ai alors réalisé que ces feuilles avaient beau être mortes depuis un moment, elles étaient encore bel et bien là. Elles allaient encore continuer leur chemin au fond du jardin. Se décomposer. Nourrir la terre.
J'y ai vu un parallèle plutôt évident avec le deuil. Un sujet que je retrouve autour de moi de manière récurrente depuis quelques mois.
Nous avons toutes et tous un jour perdu un être cher, une illusion, un projet, une relation, une ancienne image de nous-mêmes, une période de vie...
Bref, le deuil, ça devrait nous connaître.
Et pourtant... on a l'habitude de le rejeter comme une vieille chaussette.
Normal, dans une société dans laquelle tout va vite. Dans laquelle on considère la tristesse comme une faiblesse.
J'ai ressenti beaucoup de tristesse au cours de cet hiver, et je vois avec le recul que j'avais une période de deuil à traverser. Le deuil d'une relation avortée, d'un chien que j'ai fort aimé, de ma "vie d'avant" (aka l'ère pré-Covid), de la moi d'avant, aussi.
Il m'a fallu un moment avant de mettre des mots sur ce que je vivais, car j'étais dans le rejet de cette tristesse, dans la non-acceptation de certaines situations.
C'était plus confortable de ruminer sur la pensée "J'ai perdu machin parce que j'ai fait ceci, je n'ai pas fait cela" et d'être en colère contre moi plutôt que d'accepter la réalité.
C'était plus facile de culpabiliser en me disant "je devrais être 100% bien avec moi-même et aimer vivre seule", plutôt que d'accepter que j'avais besoin d'un temps d'adaptation à ma nouvelle vie.
La colère, le blâme, la culpabilité... sont beaucoup plus confortables que la tristesse, car bien plus validées socialement parlant.
Et... breaking news : lorsqu'on stagne dans ces ressentis anti-tristesse, on ne fait pas nos deuils. On les rejette, on fait mine de ne pas les voir. Et la culpabilité, le blâme, la colère... s'installent bieeeeeen confortablement en nous. Parfois même des vies entières.
La "solution" ? Accepter le deuil. Accepter la tristesse. Ne pas se forcer à "aller bien" partout et tout le temps.
Tout comme les feuilles mortes ne s'auto-détruisent pas automatiquement lorsqu'elles tombent, nos douleurs ne se volatilisent pas en un claquement de doigts.
Tout comme les feuilles mortes se décomposent à leur rythme, nos deuils ont besoin de temps avant de se transformer.
Tout comme les feuilles mortes fertilisent de nouvelles vies, nos larmes créent de nouveaux départs.
Depuis que ces déclics ont eu lieu en moi, je me sens libérée. J'aborde cette nouvelle saison pleine de joie, remplie de "moi".
La guerre contre moi-même, c'est terminé. La culpabilité, je l'envoie bouler.
Je n'ai plus peur de laisser les larmes couler.
Je suis prête à accueillir le printemps et ses enchantements, et à voir la vie autrement.
(roooh ça y est, je suis en train de faire des rimes sublimes )
Bref, cher·e·s lardons, foutez-vous la paix. Vous avez le droit de ressentir de la tristesse suite à une perte, quelle qu'elle soit (et le temps qu'il faudra). C'est elle qui fera renaître la joie, à toutes les étapes du chemin
PS- Les ami·e·s, si vous désirez dire byebyebye à la culpabilité et à vous reconnecter avec la -vraie- joie, je vous invite à travailler avec moi Prenez rdv avec ce calendrier, ou envoyez-moi un message afin de planifier une rencontre (dispos à partir de mai). Et si ça nous dit... C'est partiiii mon kiki.
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