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  • Photo du rédacteurChloé

Le jour où une critique 💩 créa une belle amitié

12h00 : la sonnerie de la récré retentit, c'est l'heure de la pause déjeuner.... Je commence à rassembler mes affaires lorsque je vois les trois amies avec qui je passe la plupart de mes pauses... se lever, ricaner et commencer à courir devant moi. Je les appelle, mais elles ne me répondent pas. Je comprends alors qu'elles sont en train de me fuir. Littéralement. Je vais me réfugier aux toilettes pour que personne ne me voie pleurer. "Ça y est, c'est officiel", me dis-je. "Je n'ai vraiment plus d'amis." J'étais en train d'élaborer un plan pour ne plus jamais avoir à retourner à l'école, quand soudain, j'entends qu'on appelle mon prénom. "Chloé, tu es là ?". C'était l'une des trois compères qui m'avaient fui quelques instants plus tôt. "Je suis vraiment désolée pour ce qu'on a fait", me dit-elle. "Je t'apprécie beaucoup et je me sens mal donc je préfère te dire honnêtement pourquoi nous t'avons niée (c'était le terme utilisé en Belgique à l'époque ). En fait, tu n'arrêtes pas de parler de toi en mal. Tu répètes tout le temps que tu es moche, que tu es grosse et tu nous demandes de te rassurer. Moi je trouve que tu es super et c'est fatigant de t'entendre répéter tout ça. On n'en peut plus." Wow. Douche froide. Je vous remets dans le contexte : j'ai 14 ans, je suis couverte d'acné (que je cache soigneusement tous les matins avec de l'anti-cernes, que j'ajuste ensuite 3x par jour à l'école). Le médecin de la visite médicale vient de me dire d'un ton très sec que j'étais en "surpoids". Et mon meilleur ami, dont j'étais bien sûr amoureuse, a commencé à m'ignorer du jour au lendemain sans explications. Oui, je me trouve laide. Grosse. Bonne à rien. Pas intéressante. Je n'avais pas réalisé à quel point le drama qui sévissait dans ma tête inondait mes paroles autant que mes pensées... et qu'elles polluaient au passage toutes les personnes qui m'entouraient. Je n'avais jamais réalisé à quel point j'étais un disque rayé depuis plusieurs mois, et ma copine m'a mise face à mon Vous savez quoi ? Cette copine est ma meilleure amie depuis désormais 18 ans. Nous n'avons été qu'une seule année dans la même classe, et nous ne nous sommes jamais quittées depuis. L'honnêteté dont elle a fait preuve du haut de ses 14 ans est un acte d'une bravoure incroyable. Qui, dans notre société, ose dire les choses en face d'une telle façon ? C'est très rare. En général, nous préférons fuir le conflit comme ces écolières ont fuit ma présence. En évitant de parler. En coupant les ponts. En créant des mensonges. Ou en souriant à l'extérieur alors que notre intérieur saigne. Résultat ? On se sent mal. On amasse un tas d'amertume en nous. On dit oui alors que notre corps crie "non". Et les personnes qui nous picottent n'ont jamais l'occasion d'ajuster leur comportement, ou même d'en prendre conscience. La tranche de vie que je viens de partager avec vous fut fondatrice dans mon évolution. Dès que j'ai pris conscience de ce "travers", j'ai arrêté de me dénigrer à l'école. Au moins je me dénigrais, au plus je m'intéressais aux autres... Et quand on s'intéresse aux autres, on pense moins à ses complexes. Cercle vertueux, coucou ! J'ai noué une magnifique amitié avec une personne qui m'a toujours tirée vers le haut. Je sais depuis ce jour que ma meilleure amie est capable de me dire quand j'exagère et de poser ses limites, ce qui est très libérateur. Elle sait aussi et surtout dire ce qui va bien... On se fait des déclarations à gogo Je l'ai toujours admirée pour son assurance et son franc-parler : des qualités que j'ai fait monter en moi au fil des années. En nous taisant, en "évitant le conflit" à tous prix, on gâche nos relations. On loupe des opportunités. On perd du temps. On se détruit de l'intérieur. On nourrit notre manque d'assurance. Et, surtout, on perpétue ce cycle infernal qui fait que presque personne n'ose se parler pour de vrai. Libérons notre parole... En toute bienveillance


Que vous inspire ce que je vous ai dit plus haut ? Quand vous retenez-vous de dire la vérité par peur de déplaire, de créer un conflit, de faire de la peine ? Petit conseil : si vous avez envie d'exprimer un mécontentement, parlez en "je" et pas en "tu". Dites à votre interlocuteur comment vous vous sentez, ce que son comportement éveille en vous. Et demandez-lui ce qu'il·elle en pense. Si vous vous trouvez devant une personne adulte et mature, vous pourrez créer un dialogue. Peut-être sera-t-il un peu houleux... Peut-être un peu douloureux... Mais un échange aura lieu, et votre relation s'en verra grandie. Si vous vous trouvez devant un... mur. Quelqu'un qui n'a aucune envie de se remettre en question ou de comprendre comment vous vous sentez... Quelqu'un qui renvoie toutes ses fautes sur vous, sur les autres, sur le Monde... Le choix vous appartient : maintenir la relation sachant que vous avez fait ce que vous avez pu et que vous acceptez la personne telle qu'elle est sans amertume. Ou partir... Certaines relations ne nous apportent que du poison. PS : j'ai commencé à m'entraîner à l'honnêteté inconfortable en arrêtant d'inventer des bobards en mode "je suis malade" quand j'annule des sorties. Quand j'ai la flemme... je dis juste que j'ai la flemme. Guess what ? Ça marche très bien


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